57 ans après l’indépendance de l’Algérie

Du rêve à la réalité ! 05 juillet 1962. Nulle part en Algérie, on ne peut oublier la joie et l’enthousiasme qui ont explosé dans le cœur des Algériens. À ce moment-là, un seul et unique objectif animait désormais l’âme de la nation : construire le pays à bras le corps.

Et des bras, il en fallait pour construire et prendre le pas sur l’empreinte du colonisateur. Tout un programme pour la jeune nation : Algérie. Pourtant, si dans les années 1960, 1970 ou encore 1980, grâce à la ferveur, la jeune population a pu se former dans les entreprises DNC, COSIDER, …. pour qu’il en sorte des métiers tel que celui de maçon, ce n’est plus le cas à partir des années 1990.

«Zoufri», «cavi» …

C’est ainsi que l’on traitait les personnes que l’on voulait mépriser. Au détriment de la véritable valeur de cette «sanaa» (savoir-faire), beaucoup ne se doutait pas que ce gagne-pain allait connaître une véritable agonie voire jusqu’à devenir une rareté. Payé à la journée ou par semaine, parfois rabroué et souvent méprisé, le maçon a pris ses distances. Aujourd’hui, il est devenu le patron de lui-même. Exigeant au passage des sommes pharaoniques pour la construction d’un simple muret. Et, encore, faudrait-il déjà en trouver un de disponible !

« Maçon, en désespoir de cause »

«Zman (avant), le métier de maçon c’était après une formation dans une entreprise du bâtiment ou des travaux publics. Aujourd’hui, il faut se l’avouer il y en a de moins en moins qui sont formés. Ce sont des personnes, en général, qui apprennent sur le tas, en passant par la case manœuvre dans les chantiers. Il y a aussi moins de jeunes qui se dirigent vers ce métier de père en fils. En général, ils deviennent maçons en désespoir de cause», voici le constat dressé par Mounia Benlarbi, architecte et directrice technique à Bessa Promotion Immobilière. Pour elle, il est temps de revaloriser les métiers à l’image de la plomberie, électricité ou encore celui de la main d’œuvre qualifiée. « C’est vrai qu’un travail est fait du côté des centres de la formation professionnelle en Algérie, mais cela reste encore insignifiant » conclut l’architecte.

Un changement dans les mentalités s’impose !

Ryma Tartag est commerciale mais aussi architecte au sein de l’entreprise Bessa Promotion Immobilière. Son point de vue sur la question vient renchérir celui de Mounia Benlarbi. D’après elle : « Rien ne pourra sauver ou faire évoluer le métier de maçon en Algérie, si les mentalités ne changent pas. Dans la société actuelle, il faudrait que le maçon soit valorisé en tant que tel. Il faudrait que le métier de maçon, reprenne, sa vraie place, son cadre en tant que métier noble avec une valeur réelle ». Valorisation, savoir-faire mais surtout mentalité voilà les maîtres mots à retenir pour que perdure un métier. Pour que la nation forme ses enfants à construire de leurs mains l’avenir de demain que cela soit dans l’immobilier en Algérie comme dans la boulangerie en passant par l’ébénisterie…. Tous ces métiers représentent les petites pierres qui contribuent à l’édification d’une économie algérienne indépendante et solide.

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